Mais vous n'êtes pas à Ouvéa ? 24h et l'itinéraire bascule encore...

Publié le par Johanna

Toujours à Singapour, on cherche notre bus de nuit pour Kuala Lumpur, le rendez-vous est devant un Mc Do... rien n'indique qu'il s'agit d'un arrêt de bus. On demande autour de nous aux deux rares personnes avec des valises. Mais c'est bien là. Un bus finit par arriver à 23h. On commence par éteindre toutes les bouches d'air conditionné qui jettent du vent à 15°C avant de s'écrouler dans les quelques fauteuils qui s'abaissaient encore. A minuit le bus s'arrête : il faut que tout le monde sorte pour tamponner les passeports, on entre en Malaisie. Heureusement que le pays est généreux en matière de visa, on peut entrer et sortir autant que l'on veut, et on reçoit toujours un visa gratuit de 3 mois, nous en sommes à notre 4ème de l'année (déjà 1 entrée à Bornéo et 2 entrées après Brunei).

 

 

Mais vous n'êtes pas à Ouvéa ? 24h et l'itinéraire bascule encore...

On retourne dans le bus qui avance pendant 10 minutes pour se trouver au bâtiment du scanner, tout le monde ressort, avec les bagages cette fois. Heureusement, à minuit passé, il n'y a de file nulle part. Pour le même trajet en journée on peut rajouter 2h rien que pour ces étapes. De nouveau dans le bus on s'installe pour dormir, vraiment cette fois, comptant arriver à Kuala Lumpur à 6h du matin. En fait il est impossible de trouver les heures d'arrivée de ces bus sur internet... et pour cause, personne ne les prendrait s'ils affichaient clairement qu'on arrive à 4h du matin !! En sortant on cumule somnolence et non organisation : le téléphone est plat, pas d'accès à MAPS.ME, personne n'a eu le temps de chercher une auberge de jeunesse avant de partir, à Singapour nous n'avions pas internet... Bref, au radar on repère le premier hôtel à la ronde qui, par chance, avait encore une grande chambre de libre ; et heureusement, dans ce quartier de gare, rien de bien onéreux.

 

Par contre, une fois qu'on voit le bus s'éloigner... Nicolas s'écrie : mince !!! J'ai oublié l'ordinateur dans la pochette avant du fauteuil ! Et voilà le drame. Il laisse femme, enfants et sacs devant l'hôtel en question et file vers le premier taxi venu pour poursuivre le bus. Mais celui-ci a bien disparu. Il va le chercher pendant plus de 2h dans tous les parkings de bus de la ville... sans succès. Il finit au petit matin à l'ouverture du bureau de la compagnie pour déclarer son oubli. La compagnie, étonnamment peu coopérative lui dit qu'elle va chercher et qu'elle le tiendra au courant. Le voilà de retour lorsqu'on se réveille tous dans notre hôtel. A peine fini d'avaler son petit déjeuner il file de nouveau aux bureaux de la compagnie pour avoir des nouvelles : le chauffeur du bus dit qu'il n'y a rien. Nicolas hausse un peu le ton, est formel sur l'endroit où il a laissé l'objet... il est le dernier à être descendu, personne n'a pu le voler. Il commence à demander un document avec les coordonnées précises et officielles du chauffeur de la part de la compagnie de façon à aller porter plainte à la police... Ah là tout à coup l'ordinateur est réapparu. Le chauffeur dit qu'il s'était trompé de pochette, qu'il avait regardé au mauvais endroit... On nous promet un retour dans la journée.

 

Cette même journée où nous devrions récupérer notre « Lorry » au port... Mais voilà qu'en s'inquiétant d'un lieu et d'un horaire plus précis notre agent nous apprend que le camion n'est toujours pas parti de Bornéo !!! Il a été décidé qu'il prendrait le bateau suivant... Mais personne ne nous a prévenu ! Toute cette course pour pas grand chose... Nous avons donc 3jours pour visiter Kuala Lumpur en attendant... Nous avons le loisir de migrer vers un hôtel qui nous convient mieux, et le soir venu, d'aller récupérer notre ordinateur.

 

Avec celui-ci de retour, voilà qu'il nous annonce des nouvelles contrariantes : à une semaine de la prise de poste, Nicolas ne peut pas travailler à Ouvéa comme prévu. Aucune reconnaissance automatique du diplôme d'urgentiste n'est prévue entre la France et la Belgique !! Notre projet de retour à la vie normale dans notre petite île de l'hémisphère sud tombe à l'eau. Il va falloir se remettre en quête d'un autre projet. Quel qu'il soit cela va prendre 2/3mois minimum pour qu'il se fasse. Il va donc nous falloir emprunter un peu d'argent pendant ce temps. Et globalement, on est tous assez déçus, on s'était fait à l'idée d'aller habiter là-bas. L'école avait prévenu les autres enfants qui attendaient les nôtres, une maison avait été fraîchement repeinte... On avait acheté les sacs de classe, les enfants étaient prêts à retrouver instituteur, copains, récrée... Voilà qui nous replonge dans l'inconnu pour quelques temps alors que nous étions enfin fixés - après tant d'hésitations - sur la suite !

 

Les trois jours de rab auront donc finalement servi à préparer des dossiers d’équivalence de diplôme, envoyer des CV, photocopier des documents, les faire authentifier à l'ambassade (de France parce que le consulat belge a refusé d'authentifier des diplômes belges, allez comprendre!), envoyer deux kilos de papier par DHL, etc.

 

Venu le temps de récupérer notre Truck nous filons en train vers Port Klang, l'énorme port malais à proximité de la capitale : 7km de quai, 67 grues colossales... Nous y rencontrons enfin notre agent, Daryl (Titan Logistics), bien connu de la communauté des voyageurs, c'est lui qui s'occupe d'envoyer les camions, yacht et hélicoptères de tous de part le monde. Il a énormément de contacts et connaît les trajets de chacun, il pose les bonnes questions... Cela fait de lui un puit d'informations pour les voyageurs comme nous. Accessoirement, il garde les camions dans son hangar si on a besoin de le stocker quelques mois et il le met dans un bateau quand cela nous arrange, s'occupant alors de faire tamponner le carnet de passage si nécessaire. Très pratique cet homme là !

Mais vous n'êtes pas à Ouvéa ? 24h et l'itinéraire bascule encore...

A ce stade nous sommes encore dans le doute : Est-ce qu'on rentre le camion nous-mêmes à Bruxelles (plusieurs routes possibles avec encore plein de nouveaux pays à découvrir) ? Est-ce qu'on le laisse là pour aller faire un tour en Australie sac au dos de quelques mois ? Ou pour continuer le voyage plus tard  ? Un convoi avec deux dizaines de véhicules comme le nôtre va affréter un bateau depuis le Timor jusque Darwin début août, le prix de traversée est alors divisé par deux... est-ce qu'on s'inscrit pour cette unique opportunité ? Est-ce qu'on fait un tour en Asie du sud est jusqu'à ce qu'on soit fixé sur un nouveau contrat ? On se laisse quelques jours de réflexion pour pencher vers la solution la plus logique : nous n'avons plus d'argent, donc on reste en Asie du sud est où la vie est peu chère en attendant un nouveau contrat. Le plus probable est qu'il soit signé pour début août. On rentrera donc en France/Belgique début juillet pour assister à un mariage important et pour mettre notre maison à louer à l'année.

 

On se réjouit donc assez rapidement de pouvoir visiter la partie péninsulaire de la Malaisie que nous n'aurions pas eu le temps de voir, puis la Thaïlande – si on nous laisse rentrer ! - le Laos, et faute de temps nous devrons alors sans doute terminer notre boucle en redescendant vers la Thaïlande et la Malaisie pour renvoyer notre camion à Anvers par bateau et le vendre.

 

En attendant, ce qui est sûr, c'est que notre Truck a besoin de réparations, et que nous comptions sur les quelques jours entre son arrivée à Port Klang et son départ vers Anvers pour les faire. Après l'avoir récupéré, cabine avant encore bien visitée, nous nous dirigeons donc immédiatement vers un garage Iveco, renseigné par Daryl.

 

 

Mais vous n'êtes pas à Ouvéa ? 24h et l'itinéraire bascule encore...

L'avant de la cabine est complètement fêlé à cause du poids de la capucine, rajoutée artisanalement, la tôle n'est pas du tout faite pour supporter son poids. Nous voulons faire une grosse révision des freins qui se comportent bizarrement, nous avons des câbles et des pièces à changer de-ci de-là, une de nos lames est cassée depuis la Mongolie - nous avions un set de rechange fabriqué en Sibérie en prévision du problème (vu l'état de rouille cette lame allait se briser à un moment), mais nous n'avions pas encore trouvé le créneau pour la changer ! Et pour tous ces travaux, le prix de la main d’œuvre malaise est nettement plus enviable que celui de la main d’œuvre japonaise ou européenne...

 

Pour la soudure à l'avant, le garage Iveco nous renvoie de suite vers un autre garage spécialisé en soudures pour camions accidentés. Trop heureux de les trouver on s'accorde sur le fait de leur confier notre camion le lendemain, et de filer visiter Malacca en bus pendant les trois jours de travail ! Au retour nous nous occuperons du reste.

Mais vous n'êtes pas à Ouvéa ? 24h et l'itinéraire bascule encore...
Mais vous n'êtes pas à Ouvéa ? 24h et l'itinéraire bascule encore...
Mais vous n'êtes pas à Ouvéa ? 24h et l'itinéraire bascule encore...

Nous n'aurons donc dormi qu'une seule nuit dans notre camion... mais très sympa la nuit, on est parti retrouver Jen, PA et leurs 3 enfants que nous avions rencontré au monastère perdu d'Amarbayasgalant en Mongolie, ils ont traversé la Chine avec leur groupe, et sont arrivés à Kuala Lumpur ! On a donc eu des retrouvailles pour un bivouac parfait, au calme et au vert en bordure d'un cimetière musulman en plein centre de Kuala Lumpur, à 10 minutes à pied des célèbres tours Petronas ! Bonne nouvelle, ils partent visiter Malacca aussi... on se promet donc de se retrouver là bas !

Mais vous n'êtes pas à Ouvéa ? 24h et l'itinéraire bascule encore...
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Publié dans Malaisie, Itinéraire

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