L’enfer du sud et la délivrance nomade

Publié le par Johanna

Depuis Shiraz nous rejoignons en deux jours le port de Bandar Abbas sur le Golfe Persique. La région est réputée beaucoup plus chaude et nous sentons effectivement l’air devenir de plus en plus lourd au fur et à mesure des canyons que nous traversons pour y parvenir. Objectif : l’Ile de Qeshm conseillée pour sa faune exceptionnelle. A l’arrivée la course commence… nous laissons le Truck sur le parking et partons, avec un sac sous le bras, vers la navette bateau qui nous mène de nuit à 21h sur l’ile. Puis nous sautons dans le premier taxi qui nous conduit pour une somme modique à 50km de là, sur une plage où les tortues ont l’habitude de venir pondre... et nous sommes à la bonne saison. Arrivés sur place le chauffeur se renseigne auprès de quelques habitants qui lui indiquent l’endroit de la plage. On cherche à la lampe des téléphones portables et…Trouvé ! Nous arrivons vers 23h pile au moment où les tortues naissent ! Elles sortent en grouillant de terre ! En revanche, fini la version romantique où elles suivent la première en direction de la mer : les villageois les protègent des oiseaux, elles restent 30min dans en enclos de bois pour repérer l’endroit où elles devront revenir pondre elles-mêmes 35ans plus tard, et ils les mettent ensuite à la mer à la main. Après ce beau moment quelques spectateurs locaux ont indiqué au chauffeur - aussi ravi que nous d’avoir assisté à ce spectacle - une chambre chez l’habitant (pas vraiment d’infrastructure touristique sur l’ile, pas d’hôtels ni de bus) où nous nous sommes écroulés sur des tapis à même le sol passé minuit… Byzance : il y avait de l’air conditionné (boiteux - à peine capable d’éviter la liquéfaction collective) !

 

 

L’enfer du sud et la délivrance nomadeL’enfer du sud et la délivrance nomade
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Le lendemain nous avons emprunté un bateau dans l’espoir - vain- de croiser les dauphins qui peuplent les abords de ces côtes. Puis nous comptions tous aller à la plage (enfin tous ceux qui peuvent se déshabiller publiquement), mais personne près de l’eau, et nous avons rapidement compris pourquoi : sable bouillant, chaleur suffocante, presque impossible d’ouvrir les yeux tant la réverbération est importante, nous étions tous écrasés par les 40°C et l’humidité environnante. D’ailleurs nous avons vite repéré que nous étions comme dans une ville fantôme : les seuls dehors ! Ces iliens se lèvent à 6h et vivent jusque 11h… puis s’en vont siester pour éviter le four jusqu’à 17h où la ville commence à peine à se mouvoir dans un air toujours bien chaud. Les commerces et administrations ré-ouvrent peu à peu et la vie reprend jusqu’à 22h au moins, où les parcs sont alors bondés de piqueniqueurs. Aucun succès lorsque nous avons cherché à nous nourrir vers midi… outre l’effet habituellement somnolent de la chaleur les gargotes étaient d’autant plus fermées que c’était le premier jour de ramadan ! Interdit aux Iraniens d’ouvrir leurs restaurants en journée pendant cette période. Heureusement nous avons finalement pu nous précipiter dans une toute petite boutique encore ouverte dans laquelle nous avons trouvé de l’eau bien fraiche, deux paquets de chips, deux boites de maïs et des glaces ! On tâchera de mieux s’organiser pour le reste du mois…

 

 

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Inquiets pour notre Bathille qui a choisi ce moment pour mûrir une éruption cutanée bizarre faisant penser à une allergie (un simple parvovirus finalement) nous avortons la suite de la visite de l’ile au sud avec sa grotte de sel, rentrant plutôt à Bandar Abbas où nous espérons reconduire notre visa iranien pour 30 jours supplémentaires. Après une nuit à perler encore (à tel point que nous avons réellement hésité à nous réfugier dans un hôtel pour avoir de l’air conditionné) nous avons levé le camp tôt pour tenter notre chance auprès du bureau d’extension des visas. Perdu : nous étions là un jour trop tôt (il faut que le visa expire dans les 7jours… ça faisait 8). Nous fuyons donc le climat irrespirable du port pour tenter notre chance à Yazd.

 

En route nous bivouaquons à Meymand, un village troglodyte dont le patrimoine immatériel est classé à l’Unesco… mais nous étions loin d’imaginer ce que nous allions y découvrir grâce à Massoud et Beijman, deux jeunes de Téhéran qui ont décidé de fuir la vie de la capitale pour retrouver leurs racines et l’authenticité d’une vie à la campagne. Curieux, ils se sont approchés du camion et nous avons rapidement sympathisé. Ils nous ont invité à découvrir avec eux la vie nomade des habitants. En hiver ils logent effectivement dans le village troglodyte qui reste toujours à 15°C, en été ils sont dans les montagnes avoisinantes, et au printemps ils rejoignent des campements de fortune dans les prairies alentours en changeant d’endroit en fonction des besoins de leurs troupeaux. Nous avons vécu deux jours inoubliables avec eux, à traire les chèvres, laver et couper les peaux de moutons, voir la fabrication du fromage, découvrir les pistachiers sauvages, voir la fabrication d’objets artisanaux en laine compressée, etc. Ils montent un projet d’écotourisme depuis presque deux ans pour partager leur passion du patrimoine culturel de ce village de manière plus formelle… hautement recommandable ! (www.maymandmoon.ir)

 

 

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Certains de garder contact nous sommes repartis vers Yazd, la ville ocre et turquoise aux portes du désert. En une journée nous avons : trouvé le bureau d’extension des visas, rempli des papiers, changé des dollars en rials, fait le paiement à telle Mellibank pour ces formalités, perdu toutes les cartes de Nicolas dans un taxi, fait des « grosses » courses, une révision du camion avant la traversée du désert, acheté une recharge de carte Sim, visité un temple Zoroastrian, assisté à un Zurkaneh (entrainement de bodybuilding à l’Iranienne : en culottes brodées et motivés par un chanteur de poèmes), retrouvé les cartes de Nicolas, et mangé un ragoût de chameau ! Le lendemain nous avons erré dans la ville plus tranquillement avant de charger un bloc de glace comme les camionneurs locaux pour prendre la route du désert vers l’est.

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Publié dans Iran

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H
Que d'aventures! Vous allez revenir riches de belles experiences ...que du bonheur...vous nous faites rêver..bises à tous les 6
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J
Merci Remi , et j'en profite pour donner un bonjour à toute la grande famille de Khiva!
R
Bonjour les trotterstruckers, nous suivons votre périple pas à pas jour après jour, c'est passionnant! Merci Johanna pour les textes détaillé et les photos magnifiques. Bonne continuation. Nous vous embrassons. Rémi
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M
... on a chaud avec vous ! Faut dire qu'ici aussi c'est la canicule ... enfin une canicule à la belge avec un ridicule 34 degrés (on fait ce qu'on peut).<br /> <br /> Merci pour ces cartes postales de voyage ! Continuez à nous faire rêver. On est en pensée avec vous.<br /> Gros bisou à tous les petits loulous et bisou spécial à Albe la charmeuse de serpents !!!
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